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Cette division d’un même pays entre deux compagnies, les difficultés que soulevait la concession faite par le duc d’York, la jalousie du roi qui voulait faire rentrer toutes les colonies sous son pouvoir direct, amenèrent en 1683 l’annexion de la Nouvelle-Jersey à New-York et à la Nouvelle-Angleterre. Et quand la révolution rendit leurs droits aux concessionnaires, ils trouvèrent coûteux et difficile le gouvernement d’une province habituée à s’administrer de soi-même et qui contestait même les droits seigneuriaux forts légers que, sous le nom de Quitrent, se réservaient les fondateurs[1]. Ils rendirent donc tous leurs pouvoirs politiques à la reine Anne, en avril 1702, tout en se réservant leurs droits comme propriétaires du sol.

Depuis cette époque jusqu’à la révolution de 1776, la Nouvelle-Jersey fut une province royale, administrée par un gouverneur et un conseil nommés par la couronne, et par une assemblée générale nommée par les planteurs. La liberté de conscience fut garantie à tous les habitants, les catholiques exceptés comme toujours.

Peuplée en grande partie par des émigrants de la Nouvelle-Angleterre et par des quakers, et habituée de longue main à la démocratie, la Nouvelle-Jersey se fit toujours remarquer par son attache-

  1. Bancroft, II, 355.