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ment jaloux à la liberté ; aussi joua-t-elle un rôle des plus actifs et des plus énergiques dans la révolution. Elle fut une des premières à voter l’indépendance, une des premières à adopter la constitution fédérale.

On voit que l’histoire de cette plantation n’est pas longue ; elle se résume en un seul fait : un attachement sincère, constant à la liberté religieuse et à la liberté politique ; cela ne vaut-il pas mieux que ces annales où les agitations que cause le despotisme tiennent une si grande place ?

L’essai de colonisation de la Nouvelle-Jersey avait fait connaître à Guillaume Penn les ressources qu’offrait l’Amérique du Nord, et surtout les bords de la Delaware. Par une ambition naturelle aux chefs de secte, il voulut fonder une colonie pour cette Société des Amis (c’est le nom qu’ils se donnaient eux-mêmes, et non pas celui de quakers ou trembleurs), dont il était le plus ferme appui par son esprit, sa naissance et sa position.

Quelques mots sur cet homme remarquable à plus d’un titre ne seront point déplacés, non-seulement parce que la colonisation de la Pensylvanie fut son œuvre, mais encore parce qu’au dernier siècle, Penn a été pour les philosophes français un perpétuel sujet d’éloges et d’admiration. Ouvrez Voltaire[1], Mably ou Raynal, il semble

  1. Dictionnaire philosophique, v° Quaker.