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mouth, ne constituaient donc rien de plus qu’une corporation civile, et de la part des émigrants il y eut usurpation évidente du pouvoir exécutif, législatif et judiciaire, quand ils transportèrent leur charte en Amérique, et d’une compagnie firent un État.

Mais lorsque Charles II accorda les chartes de Rhode-Island et de Connecticut, et surtout lorsque, en 1691, une charte de Guillaume et Marie réforma, réorganisa la province de Massachussets, il est clair que ce ne fut point une corporation, une municipalité que le roi prétendit régler, mais bien une province ; c’est un État qu’on voulut constituer, et la définition de Blackstone est trop étroite pour un pareil régime.

Il est aisé de comprendre que, dans cette dernière époque, les gouvernements de chartes se rapprochent tout à fait des gouvernements provinciaux. L’administration et la législation y sont confiées à un gouverneur nommé par la couronne, à un conseil annuellement élu, non par le roi, mais par l’assemblée générale, et enfin à une chambre de représentants.

Dans le Connecticut et Rhode-Island (les deux seuls États qui, au moment de la révolution, fussent, avec le Massachussets, régis par une charte), le gouvernement était une pure démocratie. Le gouverneur, le conseil et l’assemblée étaient choisis annuellement par les planteurs, et tous