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au roi et à son conseil. L’assemblée générale, qui est la chambre basse, et le conseil, qui est la chambre haute, avec l’accord du roi ou du gouverneur, font les lois qui conviennent à la condition et aux circonstances de la colonie.

Dans sa définition et son énumération de pouvoirs, Blackstone[1] a confondu deux états très-différents des colonies : ce qu’elles furent à l’origine, et ce qu’elles étaient à l’époque où il écrivait. De la durée de la charte il a conclu à l’immobilité du gouvernement, comme si rien n’avait changé en présence du prodigieux développement des plantations, comme si les règlements faits pour une poignée d’hommes avaient pu régir un État considérable sans s’altérer.

Dans l’origine, sans doute, les concessions de charte furent faites à de simples compagnies de commerce. On partait pour l’Amérique sans trop savoir si on coloniserait ou si on se contenterait de trafiquer avec les indigènes. L’idée de fonder un empire était peut-être dans l’intention des premiers émigrants, mais c’était une pensée étrangère aux hommes d’État qui faisaient la concession, et qui certes ne l’eussent pas faite, aveuglés comme ils étaient par les préjugés de religion, s’ils avaient lu dans l’avenir. La première charte du Massachussets, comme celle de la compagnie de Ply-

  1. Blackstone, 108.