Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 1.djvu/535

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

milles carrés. C’est là ce township, dont nous avons parlé plus haut, comme étant l’unité communale aux Etats-Unis[1]. Le township est à son tour divisé régulièrement en trente-six carrés moindres, dont chacun contient six cent quarante acres. Chacune de ces sections porte sur le plan un chiffre, et la seizième est réservée pour subvenir plus tard aux frais de l’école. Chacune de ces sections est ensuite subdivisée en quatre et quelquefois en huit parts de cent soixante ou de quatre-vingts acres.

Le prix de l’acre, qui se paye comptant, est de un dollar un quart ; ainsi, pour cent ou deux cents dollars, c’est-à-dire cinq cents francs ou mille francs, l’émigrant peut se trouver propriétaire d’une terre qu’il a lui-même choisie et qui comprend trente-deux ou soixante-quatre hectares.

Mais cette terre, qu’on lui vend à si bas prix, dans quel état la trouve-t-il ? et que lui reste-t-il à faire ? C’est ici que commencent des difficultés sérieuses et devant lesquelles un Français recule presque toujours.

Cette terre, c’est une forêt vieille comme le monde, c’est un pays perdu, loin de toute habitation, sans aucune ressource ; il faut que l’émigrant se suffise à lui-même, fasse tout par lui-même, n’attendant rien ni de l’Etat, ni des hommes.

  1. Supra. Dixième leçon, p. 257 et suiv.