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ciété démocratique que ne peut l’être l’aristocratique Angleterre ; mais néanmoins c’est un fruit du génie américain, et ce serait s’exposer aux plus étranges méprises que de la juger ou de l’imiter avant d’en connaître l’histoire et la généalogie.

Il nous faut donc étudier sommairement la situation politique des différents États de l’Union en 1789, au moment où ils adoptèrent la constitution fédérale.

Ceci nous amène naturellement à placer avant l’exposé de la constitution l’histoire de la révolution de 1776. Il nous faut connaître quelles épreuves traversa la confédération jusqu’au jour où la faiblesse du gouvernement en vint à mettre le pays en péril, où, l’excès du mal amenant enfin le remède, les États abdiquèrent une indépendance illimitée pour accepter les institutions modératrices auxquelles l’Amérique doit sa grandeur et sa prospérité.

Il y a, du reste, une leçon sérieuse pour nous dans l’histoire de la révolution et dans les essais tentés par l’Amérique pour asseoir son gouvernement sur des bases durables ; nous y verrons au vif les difficultés inséparables d’un établissement nouveau, ce qu’il a fallu de prudence et d’énergie, de patience et de résolution pour fonder ce grand édifice. Cette histoire sera comme un miroir dans lequel nous pourrons nous re-