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Page:Laboulaye - Quelques réflexions sur l’enseignement du droit en France.djvu/68

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deux travaillent davantage, et cette rivalité ne peut que profiter l’étudiant. Ainsi un jeune homme à peine sorti des bancs, viendra planter son drapeau à côté des célèbres messieurs tels ou tels ? Sans doute, il y avait aussi à Berlin des privat docenten, qui enseignaient le droit romain à côté de M.de Savigny. Il ya eu à Kœnigsberg, et à Munich, des professeurs de philosophie auprès de Kant et de Schelling ; à Giessen, il à des cours de chimie à côté de M. Liebig ; est-ce que cette concurrence a jamais rien ôté au mérite et à la grandeur des hommes éminents que je viens de citer ? Est-ce que la concurrence n’est point la conditionde l’activité humaine, l’élément nécessaire de tout progrès ? De professeur à professeur, pourquoi la rivalité ne serait-elle pas aussi bien permise que d’avocat à avocat, de médecin à médecin, ou de savant à savant ? Nous nous faisons sur ce point les plus fausses idées, tant l’habitude du monopole nous a perverti l’esprit, et il nous faudra longtemps encore pour admettre cette vérité triviale au delà du Rhin, que le professeur est fait pour l’étudiant, et non pas l’étudiant pour le professeur ; et que par conséquent, tout doit être calculé non dans l’intérêt du maitre, mais dans l’intérêt exclusif de l’enseignement.


§ 5. — Du traitement des professeurs.


Le traitement des professeurs titulaires ou suppléants se compose, comme nous l’avons dit plus haut, de deux éléments, un traitement fixe donné par l’État, un traitement proportionnel composé des redevances payées par l’étudiant lors de l’examen. En Allemagne, on a reçu aussi le système des deux traitements. mais on a eu le bon esprit d’attacher le traitement proportionnel, non pas à un travail stérile comme l’examen, mais l’enseignement même ; c’est à peu près le système adopté dans nos colléges. En Prusse, chaque professeur reçoit par étudiant inscrit, pour un cours semestriel de trois quatre heures par semaine, 3 thalers ou 11 francs 25 ; pour un cours de cinq à six heures, 4 thalers (18 francs). de sept à huit heures, 6 thalers (22 francs