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la gardienne du phare

« — Oh ! que c’est joli ! s’écria Claire. « Pour surmonter ma répulsion, je me répéterai tout bas la légende des saules. Merci, de me l’avoir racontée. »

Mais Madame Dumond ne parla pas du projet de la jeune fille concernant le jardin ; même elle détourna la conversation totalement et Claire s’en voulut un peu d’avoir abordé le sujet.

Mais le lendemain soir, une caisse arriva aux « Saules » à l’adresse de Claire. La jeune fille fut fort surprise et sa surprise devint un véritable bonheur quand, ouvrant la caisse, elle y découvrit des paquets de graines et de plantes de toutes sortes et d’espèces rares. Claire se rendit à la bibliothèque où se tenait Madame Dumond :

« Ô Madame, que vous êtes bonne ! » s’écria la jeune fille. « Je viens de recevoir une caisse de plants de toutes sortes. Ô merci, merci, Madame ! »

— « Je suis contente de vous avoir fait tant de plaisir, Claire. Demain, un homme viendra labourer la clairière et plus tard, le cocher fera le reste de la besogne d’après vos ordres. »

— « Comment vous remercier, Madame, » dit Claire, « vous m’avez rendue si heureuse que je ne trouve pas de paroles pour vous exprimer ma reconnaissance !! »

— « C’est bien, c’est bien, ma chère enfant ; je suis contente de vous avoir fait un si grand plaisir à si peu de frais. Bonsoir. »

Deux jours plus tard, après le dîner, Madame Dumond dit à Claire :

« Je n’ai pas besoin de vous cet après-midi. Vous pouvez aller travailler à votre jardin. »

Quelque temps après, quand le jardin fut en fleurs, Claire décida Madame Dumond à venir le voir. Et vraiment, cette bonne dame fut émerveillée de ce qu’elle vit ; elle avoua à la jeune fille que cela faisait une agréable variante d’avec les éternels saules. Deux ou trois bancs avaient été placés en face du petit lac ; c’était d’un joli effet.