par la même voie, fait quelque progrès dans les
Gaules, & aucun auteur ne témoigne que les Gaulois
entendissent la langue grecque ; nous voyons
au contraire que César, voulant donner de ses
nouvelles à Cicéron que les Gaulois tenoient assiégé
auprès de Treves, lui écrivit en grec, de
peur que, sa lettre étant interceptée, l’ennemi ne
connut ses desseins : hanc epistolam gracis conscriptam litteris mittit, ne, intercepta epistolâ, nostra ab hostibus consilia cognoscantur. Il est certain que
par le mot litteris, César entend parler de la
langue & non des caracteres, puisqu’il dit expressément
ailleurs, & en plus d’une occasion, que
les caracteres dont se servoient les Gaulois, étoient
ceux des Grecs. Il y a donc plus d’apparence qu’ils
les avoient reçus des Phéniciens, soit de ceux qui
avoient suivi l’Hercule Tyrien, ou de ceux qui
commerçoient le long des cotes ; & qu’ils les tenoient
de la même source que les Grecs eux-mêmes.
Tel étoit l’état de la langue celtique ou gauloise, lorsque César entreprit la conquête des Gaules. On sçait qu’elles étoient alors divisées en quatre parties, quoiqu’il n’en compte que trois ; sçavoir, l’Aquitanique, qui étoit comprise entre la Garonne, l’Océan & les monts Pyrénées ; la