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II

Titres de l’espèce bovine à la sollicitude des sociétés modernes.

Les documents les plus anciens des temps historiques nous montrent le bœuf associé à l’homme avec le chien, le cheval et le mouton. Transporté en Amérique depuis la découverte de ce continent, le bœuf est aujourd’hui répandu sur toute la terre entière et forme l’un des éléments les plus importants de la richesse des peuples. Qui peut dire, en effet, où en serait réduite l’agriculture si le bœuf venait subitement à disparaître ? Cet humble et patient animal est l’auxiliaire le plus utile du petit cultivateur, en même temps qu’il fait la force des grandes exploitations rurales. Il laboure, il traîne d’immenses chariots pesamment chargés, il se prête à tous les travaux de la ferme et après 15 à 16 ans d’une vie si bien remplie, il livre à la consommation non-seulement sa chair, mais encore ses os, sa peau, ses cornes, ses sabots, son sang, tous produits qui alimentent une foule d’industries. En retour de tant de services si libéralement rendus, que demande-t-il ? Rien que des soins, de la propreté, une étable bien aérée, une nourriture saine et suffisante. N’est ce pas là, en vérité, un animal sans prix ?

L’importance du rôle économique de l’espèce bovine dans les sociétés humaines est donc considérable, mais pour l’apercevoir dans toute sa plénitude, il faut particulièrement considérer ce rôle dans la situation actuelle. De tout temps, le bœuf a été, comme le cheval, un moteur, mais un moteur agricole seulement. Son emploi com-