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sition et la vexation, tout comme l’huissier et le commissaire-priseur, ne font pas corps avec la loi de finances ; mais dès qu’on veut obtenir un rendement élevé, on ne peut se passer d’eux. Nos paysans du Midi vous diront qu’il y a l’huile vierge et l’huile de pression ; la première coule sans efforts, la seconde est obtenue en broyant pulpes et noyaux sous le pressoir. On peut distinguer de même deux sortes d’impôts. Un pays heureux n’a que des impôts vierges ; ce sont les impôts de pression qui gâtent tout.

Il est des vérités qu’il est dangereux de méconnaître et celle-ci en est une qui a pour elle, au chiffre près, l’expérience des âges : on ne peut faire tomber chaque année 25 milliards dans les caisses de l’État « sans pressurer et faire gémir la matière pressurée », comme écrit Madelin. Nous avons vu tout au long des siècles les mêmes causes ramener les mêmes effets ; nous le verrons une fois de plus.

Où va la France ? demande M. Caillaux dans un livre qui fait actuellement grand bruit. Où elle va, je n’en sais rien ; mais ce que je sais bien, c’est qu’elle y va sûrement.


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