Page:Laffitte - Le grand malaise des sociétés modernes et son unique remède.djvu/143

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tômes infaillibles de la révolution, nous les subissons présentement.

Mais il est d’autres signes qui nous révèlent les mêmes fatalités. On vous a persuadés et vous avez pu constater que l’on avait tant bien que mal bouclé le budget. Ne vous laissez pas éblouir par ces jeux d’équilibre sur le papier et allez à la réalité. Le Journal officiel du 13 janvier 1922 vous l’apporte : pour deux catégories d’impôts, l’impôt général et l’impôt cédulaire, les recouvrements effectués en 1920 et 1921 atteignent exactement la moitié des rôles émis, c’est-à-dire de ce que l’État comptait recevoir. On peut donc dès à présent considérer sans pessimisme que les impôts ne rentreront pas tout seuls, ce qui signifie qu’ils ne rentreront que par des moyens de violence.

On eût pu s’en douter : toute l’histoire fiscale du passé est là pour nous rappeler que, lorsque l’impôt déborde les possibilités du contribuable, on ne peut contraindre celui-ci à payer qu’en employant les procédés sans tendresse dont usaient les collecteurs de l’ancien régime. On a menti aux électeurs en leur promettant des impôts sans inquisition ni vexation ; car pour avoir l’argent le ministre des finances est bien obligé de multiplier les circulaires pressantes aux percepteurs et ceux-ci, ainsi sommés de faire rentrer l’argent, sont bien obligés de recourir à tous les moyens. L’inqui-

142