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DÉPOPULATION

La dépopulation, on en connaît le thème, avec ses variations, ses imprécations, ses supplications. La dépopulation, ce mot évoque le long cortège des inventeurs de systèmes pour lutter contre le ralentissement des naissances ; cortège innombrable où une reine marche au premier rang, celle dont le cardinal Alberoni commente dans ses lettres l’ingénieuse trouvaille de repeupler l’Espagne en donnant des femmes aux moines. Mais ce même mot évoque, flottant au-dessus des bannières des repopulateurs et emplissant le ciel de leurs cités vides, l’austère figure de Malthus.

Charles Gide nous a montré le malthusianisme comme un des moyens néfastes par lesquels le paysan s’efforçait d’enrayer la division de la terre entre ses enfants. Et nous avons pensé qu’à l’inverse, dès que chaque enfant serait assuré d’obtenir toute la terre qu’il pourrait cultiver, le malthusianisme cesserait ses ravages et que nous verrions le nombre des enfants augmenter, puisque chacun d’eux représenterait un agrandissement de l’exploitation familiale.

L’exemple de la Grèce et de Rome dans l’antiquité, et, de nos jours, de Java, de la Russie et de l’Inde, nous apporte une éclatante confirmation d’un fait toujours et partout

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