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automatiquement, le jour où les immeubles appartenant aux compagnies d’assurances feraient retour à la nation.

Lorsque l’État ne sera ni industriel, ni collecteur d’impôts, mais seulement gérant de la propriété nationale et assureur ; lorsqu’il paiera ses fonctionnaires autrement qu’avec la perspective d’une retraite, qui a perdu beaucoup de sa séduction d’antan ; lorsqu’enfin il laissera de l’initiative aux chefs en leur imposant la responsabilité, ses administrations ne seront pas inférieures aux meilleures organisations du commerce ou de l’industrie.

Or cette transformation s’accomplira logiquement sous le nouveau régime de la propriété. Au surplus il appartiendra à chacun de nous d’y coopérer. Alfred Fouillée met au nombre des propriétés sociales la puissance politique, qui s’exerce par le suffrage universel. C’est là, observe-t-il, un capital de force mis à la disposition de tous, un pouvoir social distribué entre tous. On s’inquiète fort actuellement de ce que ce capital social soit de plus en plus négligé par ses propriétaires, au point qu’à peine la moitié des électeurs usent du droit de vote. Pourquoi s’en étonner ? Dans les entreprises qui périclitent, les associés se désintéressent de la gestion et désertent la maison. Le jour où l’État, au lieu d’un rôle politique souvent stérile, exercera une action

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