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l’État ou partis pour l’étranger sans esprit de retour. Et songez aux banques, aux milliards qui s’y évanouissent, maniés par des ignorants, des incapables, pour ne pas dire plus. Évoquez cette sarabande effrénée vers la débâcle, non seulement du capital des banques, — tu l’as voulu, lanturlu, — mais aussi des dépôts : ces milliards qu’on voit aller, venir, faire trois petits tours, trois mauvais tours et disparaître à tout jamais ; c’est pourtant cela l’exploitation privée, avec, comme pour l’État, la belle irresponsabilité des sociétés anonymes, qui est telle que, si l’on traque parfois les banquiers, on respecte toujours les administrateurs des grandes sociétés financières, même quand ils ont mené le jeu de massacre.

La propriété temporaire est une réforme si riche en conséquences imprévues qu’elle donnera satisfaction même aux contempteurs des exploitations d’État. En effet l’État n’aura plus besoin de monopoliser l’industrie pour s’assurer des revenus et il renoncera sans regrets à fabriquer de médiocres produits.

Un seul monopole doit le tenter, celui des assurances ; il n’en est pas en effet qui réunisse plus complètement tous les caractères qui doivent convenir à une exploitation d’État : quoi de plus mécanique que l’assurance et qui nécessite moins d’initiative ? La monopolisation des assurances pourrait se faire presque

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