Page:Laffitte - Le grand malaise des sociétés modernes et son unique remède.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

représentent les locaux commerciaux. Imaginez un commerçant dont la boutique a acquis une valeur de clientèle, qui a même souvent donné la vie à un coin de quartier. Ce fonds de commerce représente souvent une valeur importante. À l’expiration du bail, le propriétaire ne manquera pas d’augmenter le loyer, non en rapport de la plus-value générale des immeubles, mais en rapport de la valeur qu’a acquis le fonds lui-même. Car il est bien évident qu’à ce moment-là le propriétaire pourra obtenir une somme élevée, doubler ou tripler son loyer ; il trouvera preneur de son local dans des concurrents qui seront heureux d’acquérir un fonds de commerce prospère sans le payer autrement que par une augmentation, même très forte, du loyer. Le cas est fréquent et on connaît l’histoire de certaine petite boutique de Paris, spécialité gourmande célèbre, dont le créateur dut accepter du propriétaire une augmentation énorme, parce qu’il avait réussi et qu’un concurrent, avide d’accaparer une industrie fructueuse, avait fait au propriétaire peu scrupuleux une offre très alléchante.

D’ailleurs, les exemples abondent de ces brimades du droit de propriété commerciale, par le grand privilégié. Citons le cas récent de cette société hôtelière parisienne qui exploitait un immeuble des boulevards, pour l’aménagement duquel elle avait dépensé près d’un mil-

70