Page:Laforgue - Œuvres complètes, t2, 1917.djvu/134

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Et c’est ma destinée incurable et dernière
D’épier un battement à moi de tes paupières !

Oh ! je ne songe pas au reste ! J’attendrai,
Dans la simplicité de ma vie faite exprès…

Te dirai-je au moins que depuis des nuits je pleure,
Et que mes parents ont bien peur que je n’en meure ?…

Je pleure dans des coins ; je n’ai plus goût à rien ;
Oh ! j’ai tant pleuré, dimanche, en mon paroissien !

Tu me demandes pourquoi Toi ? et non un autre…
Je ne sais ; mais c’est bien Toi, et point un autre !

J’en suis sûre comme du vide de mon cœur,
Et… comme de votre air mortellement moqueur…

— Ainsi, elle viendrait, évadée, demi morte,
Se rouler sur le paillasson qu’est à ma porte !

Ainsi, elle viendrait à Moi ! les yeux bien fous
Et elle me suivrait avec cet air partout !