Page:Laforgue - Œuvres complètes, t2, 1917.djvu/148

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
150
POÉSIES

Faussent. — Ah ! mais ailleurs, aux grandes routes,
Au coin d’un bois mal famé, rien n’est aux écoutes…
Et celles dont le cœur gante six et demi,
Et celles dont l’âme est gris-perle, en bons amis,
Et d’un port panaché d’édénique opulence,
Vous brûlent leurs vaisseaux mondains vers des Enfances !

« Oh ! t’enchanter un peu la muqueuse du cœur ! »
« Ah ! Vas-y, je n’ai plus rien à perdre à cett’ heur’,
» La Terre est en plein air et ma vie est gâchée,
» Ne songe qu’à la Nuit, je ne suis point fâchée. »
Et la vie et la Nuit font patte de velours…
Se dépècent d’abord de grands quartiers d’amour…
Et lors, les chars de foin, pleins de bluets, dévalent
Par les vallons des moissons équinoxiales…
Ô lointains balafrés de bleuâtres éclairs
De chaleur ! puis ils regrimperont, tous leurs nerfs
Tressés, vers l’hostie de la Lune syrupeuse…
— Hélas ! tout ça, c’est des histoires de muqueuses…

— Détraqué, dites-vous ? Ah ! par rapport à Quoi ?
— D’accord ; mais le Spleen vient, qui dit que l’on déchoit
Hors des fidélités noblement circonscrites.
— Mais le Divin chez nous confond si bien les rites !