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les bourses du travail et leurs difficultés actuelles.

aux organisations ouvrières. Je l’ai dit : de toutes parts, Conseils généraux, Conseils municipaux, biffent à qui mieux mieux les cependant modestes subventions. Le moment est donc venu pour nous d’examiner comment et par quoi nous pourrons les remplacer.

Déjà, il est vrai, dans divers Congrès de Bourses — celui qui s’est tenu à Nice en 1901, notamment — il avait été mis à l’étude, et il avait été discuté sur « l'indépendance des Bourses et des moyens propres à assurer la vitalité des Bourses par elles-mêmes ». Mais rapports et discussions restèrent « objet de Congrès » et aucune résolution ou application pratique n’en sortit. Du reste, à cette époque, comme nous l’avons vu plus haut, le « subventionnisme » sévissait à la tête, et il était par ce fait difficile d’en faire abandonner la pratique au corps.

Aujourd’hui, la situition est bien différente et nous devons agir vite.

Tout d’abord j’écartera de plano l’un des moyens préconisés jusqu’ici : le concours des coopératives de production et de consommation. En effet, l'expérience nous a souvent montré que ces organismes avaient trop à lutter pour eux-mêmes, pour qu’il nous soit permis d’en faire état et d’attacher à leur sort l’existence du mouvement syndicaliste. Que là où ces coopératives sont prospères, elles viennent en aide au mouvement syndical, c’est bien ; mais ce serait s’exposer à de gros déboires que de faire fond et de vouloir établir l’indépendance financière des Bourses du Travail sur la vie coopérative.

Ce qu’il faut, et ce à quoi nous devons tendre, c’est à ce que Bourses et Syndicats arrivent à vivre par eux-mêmes. Là gît seulement le secret de l’entière indépendance.

Arriver à être chez soi, à avoir des locaux à soi, c’est la besogne la plus urgente, à laquelle doivent (s maintenant, et sans plus tarder, s’attacher les camarades qui oi. assumé la lourde tâche de gérer les Bourses du Travail.

Et en cherchant bien, peut-être cela. :i’est-il pas aussi difficile que d’aucuns semblent le croire.

Je trouve que la Confédération Générai du Travail, chassée de la Bourse du Travail de Paris, et parvena*^ au bout de quelques années à avoir un local à elle, qu’elle possèt et dont elle est maî-

parvenucs à destination, ot quels en ont été 1 ; bénéficiaires. C’est là un petit chapitre d’histoire contemporaine q^g l’on aimerait à écrire.