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Page:Lagrange - Synopse des quatre Evangiles.djvu/11

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de faits, Or le lecteur qui s’attache aux traces de Jésus voudrait le suivre année par année, mois par mois, et l’on peut dire jour par jour, heure par heure. Comment arriver à la certitude, quand l’autorité des documents est la même, tous étant inspirés par l’Esprit-Saint ? On devra, il faut le reconnaître, se contenter souvent d’une simple probabilité, quelquefois demeurer dans l’incertitude. Un principe directeur s’offre cependant, c’est de préférer en cela l’évangéliste qui s’est proposé un ordre historique à celui qui a mis au-dessus de tout la valeur démonstrative des faits sans insister sur cet ordre. Or il n’est pas douteux que c’est bien dans ces termes qu’on note ordinairement le rapport entre saint Luc et saint Matthieu. Il y a donc quelque lieu de s’étonner qu’après ce grand nombre de synopses, celle du P. Lagrange ait été la première à placer saint Luc avant les autres synoptiques comme guide dans l’arrangement au moins relatif des dates. Cet agencement est d’ailleurs confirmé d’une manière générale par celui de saint Marc. L’ordre des colonnes est donc : Luc, Marc, Matthieu.

Si maintenant on les compare au quatrième Évangile, on remarquera que saint Jean, le disciple de la première heure, l’apôtre bien-aimé, a eu plus de souci encore que saint Luc de fixer des points de repère chronologiques, comme aussi de placer les événements dans leurs lieux. Il devrait donc occuper la première place ; mais l’étroite parenté des synoptiques revendique la présence des trois dans les colonnes de la synopse. Si saint Jean, qui occupe souvent toute la page, vient après eux, c’est plutôt pour préciser la situation que pour marquer une dépendance.

La synopse grecque ayant surtout pour but la comparaison des textes, plusieurs passages devaient être reproduits plus d’une fois, ce qui ne présentait pas le même intérêt dans une synopse française. Sauf ce point, on a ici une reproduction fidèle de la synopse grecque, avec le même ordre des paragraphes, marqués par les mêmes numéros.

Quant à la traduction, le P. Lagrange a bien voulu m’autoriser à la découper dans ses commentaires. Elle est donc son œuvre aussi, et l’on comprend que je ne me serais pas permis d’y rien changer, si lui-même ne m’avait pressé d’y introduire les modifications qui me paraîtraient nécessaires. C’est ainsi que, par