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était presque désert. Seule l’odeur du curry and rice me rappelait mon passage à cette hôtellerie. Vraiment, je n’étais pas fâché de renouer connaissance avec ce plat, qui est un préservatif efficace contre la fièvre jaune.

Mais je n’avais pas de temps à perdre à faire des réflexions sur les plats et les odeurs de cuisine ; il s’agissait d’arranger mon affaire au plus tôt. Je m’adressai à une firme d’avocats, pour me renseigner sur les lois minières. Je compris immédiatement que j’étais à la merci du consortium des diamantaires. Après réflexion, je résolus de prendre le bœuf par les cornes et d’en finir au plus tôt. Je demandai une entrevue au président de la compagnie de diamants du Cap, ce que j’obtins assez facilement.

Mon récit l’intéressa immédiatement. Quand on parle de diamants à un diamantaire, c’est comme si on parlait de modes à une modiste. Il crut d’abord à de l’exagération de ma part ; mais, en face des précisions que j’apportais, il finit par m’accorder sa confiance. Il essaya bien, par toutes sortes de moyens détournés, de savoir le lieu de notre cachette et l’endroit précis de la mine, mais il s’aperçut qu’il avait affaire à aussi rusé que lui. Il me donna finalement rendez-vous pour le lendemain, le bureau de direction devant se réunir au complet à dix heures précises.