Page:Lamairesse - L’Empire chinois, le Bouddhisme en Chine et au Thibet.djvu/50

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cius, se rendit dans le pays des Tchéou pour interroger Lao Tseu au sujet des Rites ; Lao Tseu lui dit :

« Les hommes dont vous parlez, aussi bien que le os, ont tous disparu et sont tombés en pourriture. Les paroles seules subsistent. J’ai entendu dire qu’un habile marchand cachait soigneusement ses richesses de façon à laisser croire qu’il ne possédait lien. Le sage dont la vertu est accomplie a les allures de l’ignorance sur son visage.

Chassez votre air orgueilleux et vos nombreux désirs, vos manières insinuantes et vos vues déréglées : tout cela ne sert de rien à votre personne. C’est là tout ce que j’ai à vous dire. »

Interrogé sur le résultat de sa visite, Confucius répondit :

« Je sais que les animaux qui courent peuvent être saisis dans un piège, qui nagent, se prennent à la ligne que ceux qui volent peuvent être atteints par des flèches. Quant au Dragon, j’ignore comment il monte sur le vent et les nuages pour s’élever jusqu’au ciel. Lao Tseu est semblable au Dragon. »

Une autre fois, Confucius écrivit des annotations sur les douze kings et les soumit à Lao Tseu qui s’écria :

Quelle erreur ! je voudrais savoir quelle est la chose la ! plus importante en ce monde.

R. L’humanité et la Justice.

D. L’humanité et la Justice sont-ils les sentiments essentiels de la nature humaine ?

R. Certainement, si le sage n’avait point l’humanité, il ne serait pas accompli ; s’il ne possédait pas la Justice, il ne pourrait remplir sa mission.

Confucius développa cette thèse, mais sans convaincre Lao Tseu qui l’engagea à se conformer simplement aux lois immuables de la nature. « Celui qui professe l’amour du prochain, veut évidemment que le prochain l’aime ù son tour ; or c’est là le comble de l’égoïsrme. Vous ressemblez à un homme qui, pour attraper un fuyard, battrait du tambour de façon à le faire courir plus vite. En réalité vous apportez le trouble dans la condition morale des hommes » Confucius.

Confuciiis le génie tutélaire de la Chine dont ses livres font la loi naquit vers l’an 550 avant J.-C. environ 50 ans