Page:Lamairesse - L’Empire chinois, le Bouddhisme en Chine et au Thibet.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Protégés et adoptés par l’Empereur, les solitaires de Lao-Tseu descendirent de leurs retraites et prenant un habit sacerdotal devinrent les Bonzes d’une religion représentée par des temples dans lesquels on invoquait les esprits au moyen de sacrifices et qui aboutissait à la science occulte. Ils prirent à la Cour la place des lettrés, travestis en magiciens et promettant à l’Empereur le breuvage d’immortalité[1].

L’œuvre d’unité accomplie par Hoang-Li, au prix d’un nombre incalculable de vies humaines, fut au plus haut degré utile à la Chine, et fonda sa grandeur. Ce fut lui qui fit construire la grande muraille par des millions d’ouvriers. Elle a protégé efficacement la Chine pendant les 14 siècles qui se sont écoulés jusqu’à Gengiskan ; ensuite elle n’a plus servi que partiellement.

Lorsqu’il mourut, après trois ans de règne seulement, on lui fit des funérailles à la fois splendides et terribles ; on lui éleva un monument semblable à une montagne et les 10.000 ouvriers qui y avaient travaillé furent enterrés vivants.

Après une longue anarchie et d’affreux massacres, un général heureux Liéou-Pang fonda en 207 avant J.-C. la dynastie des Han et se fit remarquer par son humanité et par le bien qu’il fit aux peuples. Son successeur Vou-Ti adoucit les lois pénales ; entre autres, celle qui frappait le père et la mère des coupables ; il remplaça le supplice de la mutilation par la bastonnade et fit nourir régulièrement les vieillards,

La dynastie des Han révoqua les édits de proscription contre les lettrés et rétablit l’autorité des livres de Confucius.

L’édifice des lettres fut reconstruit avec les matériaux de l’antiquité soumis avant l’emploi à une critique sévère. L’histoire eut pour principal interprète Tse-Mat-Sien, l’Hérodote de la Chine qui expia par un affreux supplice cette raideur de caractère commune aux disciples de Con-

  1. Pour chercher ce breuvage dans les îles de l’Asie Orientale l’Empereur envoya 1.000 garçons et 1.000 jeunes filles qu’on ne revit plus. L’incendie des livres ordonné par cet empereur avait pour but d’anéantir l’histoire des dynasties qui avaient précédé la sienne et qui avaient été favorables aux lettres.