Page:Lamairesse - L’Empire chinois, le Bouddhisme en Chine et au Thibet.djvu/59

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chaleur du cœur et l’essor de l’esprit, et dont l’intelligence est bornée presque exclusivement au sens droit et pratique des choses simplement utiles, rationnelles et convenables ; les qualités essentielles de Confucius. comme du génie chinois sont l’ordre, la clarté, l’exactitude. Les idées et le langage sont aussi simples et aussi nets dans les auteurs chinois que dans les nôtres. L’esprit français et l’esprit chinois ont d’assez grands rapports. Les Anglais disent môme ironiquement, en visant la politesse et la cuisine françaises et chinoises, que les peuples qui se ressemblent le plus, sont les Français et les Chinois. Il est vrai que les Français ont de plus l’esprit scientifique et la furia francese bien connue des Anglais dans l’Inde qui se souvient encore de nos corsaires et nos officiers de fortune ; d’un autre côté, les Chinois se rapprochent beaucoup des Anglais par leurs goûts et leurs aptitudes mercantiles.

5. Les Tao-Tsê et les lettrés.

Pendant les cinq siècles qui s’écoulèrent depuis la mort de Confucius et Lao-Tseu jusqu’à l’introduction officielle du Bouddhisme, les deux sectes qu’ils avaient fondées se partagèrent la Chine. Sous la dynastie des Tchéoude 1122 à 269 avant J.-C., les lettrés régnèrent avec le système fédératif et les Taouistes laissés dans l’ombre n’eurent aucune action sur les affaires publiques,

À la suite d immenses massacres où on abattit plusieurs fois jusqu’à 1400,000 têtes, aux Tchèou succédèrent les Tchin (ou Tsin) qui réunirent sous un sceptre unique les sept états, derniers restes du système fédératif. Les lettrés alors s’effrayèrent de n’avoir plus entre le monarque et le peuple des intermédiaires qui gouvernaient par eux, et crièrent que la Chine allait périr.

Irrité de leur opposition, Hoang-Li, le premier Empereur de la nouvelle dynastie environ 215 ans avant J.-C. sur le réquisitoire resté célèbre de son ministre Leu Sse fit brûler 400 lettrés et tous leurs livres, y compris ceux de Confucius. Mais le texte de ceux-ci fut conservé de mémoire et reproduit sur la soie et alors commença l’impression des livres pour le peuple.