Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/130

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Partout, assurément, on voit des actions produites et suivies de mouvement, entre des corps en contact, qui ne sont ni irritables, ni sensibles, puisqu’on en observe de telles entre des corps qui ne sont point vivans. Or, ces actions suivies de mouvement ont lieu lorsqu’il y a du mouvement communiqué ; lorsqu’il se trouve quelqu’affinité qui s’exerce, quelque décomposition ou combinaison qui s’opère ; lorsqu’un corps reçoit quelqu’influence hygrométrique ou pyrométrique, ou qu’il se trouve dans le cas de subir un affaissement de parties, un effet de détente, celui d’une explosion, d’une rupture, d’une compression, etc., etc. Dans tous ces cas et leurs analogues, il n’y a certainement aucun rapport entre les mouvemens lents ou prompts que l’on observe, et ceux qui appartiennent à l’irritabilité animale. Or, ces derniers mouvemens, qui ne se produisent que par excitation et toujours dans des parties susceptibles de les renouveler chaque fois qu’une cause excitante les provoquera, ne se montrent dans aucun autre corps de la nature que dans celui des animaux.

C’est donc un fait positif que, hors des animaux, l'on ne trouve pas un seul exemple d’un mouvement produit par excitation ; de mouvement singulier, toujours prêt à se renouveler, et dans lequel les rapports entre la cause et l’effet sont insaisissables ; de ce mouvement, enfin, qui semble lui-même offrir une réaction subite des parties contre la cause agissante,