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CÉSAR.

le fossé. Vercingétorix et les siens accoururent. Mais les deux armées gauloises se brisèrent contre les merveilles de la science militaire et durent se retirer sans avoir entamé les retranchements de César.

Les Gaulois renouvelèrent au point du jour Passant qui avait échoué dans la nuit. Cette seconde épreuve était décisive. Le général de l’armée extérieure, Vergasillaun, parent de Vercingétorix, avait fait un long détour avec cinquante-cinq mille hommes, l’élite des troupes confédérées, pour s’emparer d’une colline qui dominait les quartiers romains vers le nord, et que son vaste circuit n’avait pas permis d’enfermer dans les lignes. C’était le côté faible des retranchements, et les Gaulois sentaient qu’ils n’avaient plus d’espoir s’ils ne parvenaient à percer la ligne et a opérer la jonction des deux armées.

Au moment où Vergasillaun commande l’attaque, Vercingétorix, qui le découvre du haut de la citadelle, sort de la ville avec ses troupes, emportant les perches, les claies, et tout ce qu’il tenait prêt pour un dernier assaut. On se bat partout à la fois ; partout on attaque ; on se jette vers l’endroit qui paraît le plus faible. L’étendue des ouvrages disséminant les Romains, ils ont sur plusieurs points quelque peine à se défendre. Les clameurs qui s’élèvent de l’armée extérieure les inquiètent ; ils vont lâcher pied, lorsque César, placé sur une éminence d’où il pouvait découvrir ce qui se passait sur toute la ligne, envoie des renforts aux endroits les plus menacés.

Sur deux points ses formidables retranchements étaient forcés ; deux corps de troupes fraîches avaient été repoussés par Vercingétorix, quand César lui-même s’élance avec toute sa réserve, rejette les Gaulois hors des lignes, et vole au secours de ses lieutenants qui pliaient devant Vergasillaun.

Avertis de son approche par la vue de son manteau de pourpre, qu’il affectait de porter les jours de bataille, les