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CÉSAR.

terres pour les forcer à reprendre les armes. César repart aussitôt avec deux légions cantonnées sur la Saône pour assurer les communications et les subsistances ; il court à la chasse aux Carnutes. À son approche, les habitants se cachent et se dispersent au fond des bois, s’abritant à peine dans des huttes construites à la hâte. César s’établit dans Genabum, d’où il lance sa cavalerie sur tous les points où l’on disait que les fugitifs s’étaient retirés. À chacune de ces courses, les Romains enlèvent un grand nombre de captifs et de bestiaux. Exposés à découvert à toutes les rigueurs d’un froid excessif et n’osant demeurer nulle part par la crainte des surprises, les Carnutes périrent en grande partie par l’épée de l’ennemi, par l’âpreté et les pluies de l’hiver ; le reste se dispersa chez les nations voisines.

Avant le retour du printemps, César fut obligé de conduire une nouvelle campagne contre les Bellovaques. Ce peuple, qui avait refusé naguère son contingent et la grande armée de Vercingétorix, se vantant, dans son orgueil, de faire à lui seul la guerre aux Romains, s’était mis à la tête d’une nouvelle coalition gallo-belge. Une nombreuse armée de Bellovaques, d’Aulerkes, d’Ambiens, de Calètes, d’Atrebates, s’était réunie sur la frontière des Rèmes, commandée par le Bellovaque Corrée et l’Atrebate Comm.

César accourt en toute hâte avec quatre légions. Il trouve les terres abandonnées. Les hommes en état de combattre s’étaient retranchés sur une colline environnée par des marais et des bois ; la multitude sans armes s’était cachée dans des retraites inaccessibles ; quelques individus seulement étaient restés dans les champs, moins pour travailler que pour observer l’ennemi.

César alla camper en face de l’armée confédérée. Après plusieurs échecs partiels dans des escarmouches de cavalerie, il fait appeler deux légions nouvelles pour enfermer les Gaulois dans une circonvallation. Ceux-ci, craignant