Page:Lamartine - Le tailleur de pierres de Saint-Point, ed Lecou, Furne, Pagnerre, 1851.djvu/268

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chait les pieds, il me mordait le bord de mes haillons comme pour me forcer à revenir avec lui. Je craignais le bruit qu’il allait faire, et je continuai à le suivre. Mais, pour dire vrai, je ne savais déjà plus ce que je faisais ou ce que je ne faisais pas. J’étais comme ces hommes qui marchent et qui pensent, dit-on, en dormant.

Je n’osai pourtant jamais, malgré le chien, me diriger du côté de la cour de l’étable et de la porte de la maison. Je descendis dans le ravin, je remontai l’autre bord en me tenant avec les orteils aux racines et avec les mains aux herbes. Arrivé en haut, je grimpai encore le rocher que vous voyez qui sert de base à la hutte, et je me trouvai droit contre le mur, tout à côté de la petite lucarne éclairée, qui était encore toute comme grillée en dehors par les fils des feuilles et des grappes de notre lierre.

XVIII.

J’écoutai un peu mais je n’entendais rien que les coups sourds de mon cœur dans ma poitrine, comme ceux du blutoir d’un moulin qu’on a détraqué. J’é-