Page:Lamartine - Le tailleur de pierres de Saint-Point, ed Lecou, Furne, Pagnerre, 1851.djvu/317

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un de ces troncs d’arbres où les mouches à miel ont laissé un rayon sous la rude écorce, et qu’on va sucer avec délices quand on le découvre, après une longue marche au soleil, au bord d’un bois.

Je passai quelque temps sans revenir à Saint-Point. J’y revins en 18…, je montai aux Huttes, je n’y trouvai qu’un chevreau sauvage qui broutait l’herbe poussée sur le seuil de la cabane vide et abandonnée. Un monticule de plus s’élevait dans l’enclos, à côté de celui où dormait Denise.

Je rencontrai en redescendant un des fils du coquetier, qui allait ramasser des prunes tombées sous le vent dans le verger des Huttes, pour en remplir les paniers de son âne.

— Claude est donc mort ? lui dis-je.

— Oui, monsieur, il y a deux ans à la Saint-Martin me répondit ce pauvre boiteux.

— Et de quoi est-il mort ?

— Oh ! il est mort de l’amour de Dieu, à ce que dit monsieur le curé..

— Comment, de l’amour de Dieu, Benoît ? On en