« Enfin, ma chère Hélène, après quelques tribulations, je suis cavalier-servant accepté, reçu, fêté ! Notre double mariage a de grands airs, au moins pour trois époux : elle, toi, moi. Grâce à ma belle maîtresse et grâce à mon intelligente femme, je suis, au milieu de tous ces liens conjugaux, le plus libre des hommes, le plus heureux…
Elle n’en put lire davantage.
— Assez de générosité, assez de contrainte, assez de martyre ! s’écria Hélène d’une voix saccadée.
Romain arracha la lettre de Guy des mains de sa belle-fille, et jeta comme elle les yeux sur les premières lignes.
Indigné de la cruauté de son fils, il ajouta plein de colère, après la pauvre Hélène :
— Assez d’indulgence pour cet orgueilleux, pour ce jouisseur aveugle et féroce !
La nourrice regarda Romain d’un œil favorable.
Martial, adossé à la porte de la chambre de sa fille, assistait, immobile, à cette scène.
— Alors, vous comprenez, Romain, dit la