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Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome I, 1838.djvu/219

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SOUVENIRS D’UN FANTÔME

pos de la femme, cause première de sa mort. Personne ne crut ce récit ; vous seul, gardant un silence morne, vous m’avez semblé désavouer les rires de nos chevaliers.

— Il est, seigneur, deux excès également condamnables : une crédulité sans bornes et une incrédulité outrée. La nature est encore bien inconnue, et tous ses secrets ne sont pas découverts ; qui pourra, en niant le pouvoir des puissances, nier qu’elles existent ? Ceux qui se parent de leur scepticisme ont-ils donc oublié les magiciens de Pharaon, les lois de Moïse contre les magiciens ; la Pythonisse d’Endor, évoquant l’ombre de Samuel ; les morts ressuscitant à la mort du Sauveur du monde, prodiges qu’ils ne peuvent taxer de fausseté, sans désavouer la religion qu’ils professent ?

— Ah ! sir Edgard, que je suis loin de leur ressembler ! je crois tout ; que dis-je ? je