Page:Lampryllos - La Séparation des deux éléments chrétien et musulman comme la solution la plus honnête et la plus praticable de la question d'Orient, 1868.djvu/26

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à elle seule une province distincte, très-étendue comparativement aux autres, sous le nom grec d’Anatolie. La population chrétienne qui l’habite avec celle des îles adjacentes et adhérentes à son système territorial, Lesbos, Samos, Chios, Rhodos, Kypros, etc., est, comme nous venons de le dire, sinon supérieure, au moins égale en nombre à la population musulmane, et de beaucoup supérieure sous le point de vue de l’activité et du développement intellectuel.

Quelle serait de nos jours la ligne de démarcation qui indiquerait où s’arrêtent ces proportions par rapport au nombre des habitants, et où en apparaissent d’autres ? On ne peut rien préciser. Il faut cependant commencer quelque part et tracer une frontière qui puisse répondre au but que l’on se propose. Commençons par le Nord, où la chose est plus facile à déterminer, parce que nous y rencontrons un cours d’eau, celui du Kisil-Irnack, l’ancien Halys, qui peut nous fournir presque la moitié de la frontière. On peut donc suivre son cours depuis son embouchure dans la mer Noire jusqu’à son point le plus méridional, là où il commence à tourner vers l’Est, près de la section du mont Kartal-Dag avec celui de Karry-Oglan-Dag. De là on peut tracer une ligne conventionnelle jusqu’aux sources du Manavgat-Sou et après suivre son cours jusqu’à son embouchure au golfe d’Attalie, dans la Méditerranée. Voilà ce que nous avons trouvé de plus approprié à la part qu’on peut assigner à chacun de ces deux éléments pour en former deux grands États séparés. Nous parlerons dans la suite des motifs politiques qui commandent impé-