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SOUVENIRS POLITIQUES

Les vingt-cinq ans sont maintenant écoulés et la sinistre prédiction ne s’est pas encore réalisée ! Ces quatre courants qui devaient causer des dégâts si considérables n’ont existé que dans l’esprit craintif de l’écrivain de La Vérité… L’Université Laval n’a pas été laïcisée ; elle est encore dirigée par des prêtres dont le désintéressement est admirable ; toutes les églises catholiques sont encore debout bien que les libéraux, ces hommes que l’on représentait comme si dangereux, occupent le pouvoir depuis dix ans ! La paix religieuse la plus complète règne dans le pays, les dissensions qui nous séparaient sans raison ont disparu, la prospérité se manifeste de toutes parts et le peuple vît heureux sous la protection des lois.

On n’avait jamais douté que le plan caressé par M. Chapleau et ses amis fut de vendre le chemin de fer du Nord. Il avait été exploité de façon à démontrer au gros public qu’il valait mieux s’en débarrasser. En 1881, les dépenses avait excédé les recettes de $27,283.00. Il était bien compris que M. Sénécal en serait l’acquéreur et qu’il y avait au fond de cette transaction une vaste spéculation qui devait rapporter de gros profits à ceux qui formaient