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CRITIQUE DU POSITIVISME[1]

Malgré ses succès, je voudrais insister sur le fait que cette doctrine positiviste est assez étroite… Il y a dans les affirmations trop tranchées du positivisme actuel, une référence trop directe à l’expérience immédiate qui nous confine dans le présent de celle-ci.

Cette doctrine, d’un esprit plus précis et plus étroit, nie l’histoire, car elle n’a aucune possibilité de remonter dans le passé dans le sens d’une expérience immédiate. Ce qui, pour nous,

  1. Extrait d’un rapport présenté par Paul Langevin à la réunion organisée à Varsovie du 30 mai au 3 juin 1938 par l’Union internationale de Physique et la Commission polonaise de Coopération intellectuelle ; Les nouvelles théories de la physique, édit. par l’Institut international de Coopération intellectuelle, Paris, 1939, pp. 235, 236, 237.
    Cette critique du positivisme n’est pas isolée dans l’œuvre de Paul Langevin. On note, par exemple, à la même époque cette explication de l’origine et des caractères du positivisme :
    Les préoccupations utilitaires de l’époque, dominée par le développement rapide de la grande industrie, se traduisent par l’apparition d’une philosophie positive qui prétend fixer des limites aux ambitions de la Science et lui demande uniquement de prévoir. (Statistique et Déterminisme, La Statistique, Presses Universitaires, Paris, 1944, p. 250.)