Page:Langevin - La Pensée et l'action, 1950.djvu/301

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"Il ne faut pas, dans l'intérêt même de la paix, que l'horreur de la violence, commune à tous les hommes de bonne volonté, puisse prévaloir sur l'amour de la justice et de la liberté, sur les sentiments nécessaires de solidarité humaine envers les héroïques et toujours plus nombreuses victimes du fascisme international. Je crois qu'on n'insistera jamais trop, dans la période critique où nous sommes, sur la liaison profonde qui existe entre la défense de la paix et celle de la liberté, sur l'impossibilité de les séparer dans notre pensée comme dans notre action. Il est d'élémentaire bon sens, et d'ailleurs confirmé par l'histoire, que s'incliner devant la force ne peut conduire qu'au règne toujours plus brutal de la force; chacune des journées tragiques où nous vivons nous en apporterait la preuve, s'il était encore nécessaire. De là vient le danger d'une attitude, dite de pacifisme intégral, qui, d'origine intellectuelle, comme.en témoigne le bel article de René Maublanc dans le dernier numéro de cette revue, menace de gagner en profondeur, et a certainement influé récemment sur l'attitude des gouvernements démocratiques pour déterminer, ou