Page:Langevin - La Pensée et l'action, 1950.djvu/330

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vingt ans, aux côtés de bons camarades de combat, à consacrer une partie de mes forces à la défense de la justice sociale ou internationale, principalement au sein de la Ligue des Droits de l'Homme, avec des guides tels que Ferdinand Buisson et Victor Basch. J'ai suivi depuis son début, avec un intérêt passionné, l'immense expérience soviétique parce que je l'ai sentie en marche vers la justice en s'appuyant sur la science. A mesure que je les ai mieux connues, j'ai donné à ses idées directrices une adhésion de plus en plus complète confirmée par mon inscription récente au Parti communiste français. Ces idées prolongent, dans la grande ligne du progrès humain, en l'adaptant aux conditions nouvelles, le mouvement de pensée de notre XVIIIème siècle. Je leur sais gré de m'avoir aidé mieux comprendre l'évolution de ma propre science et de m'avoir confirmé dans ma confiance en l'avenir de l'effort humain. J'ai conservé cette confiance intacte au cours des années de lutte que nous venons de traverser et que j'ai revécues avec émotion en écoutant le Dr Sicard de Plauzoles, Georges Cogniot et Jacques Debû-Bridel. Elle m'a constamment soutenu dans l'épreuve. Comment ne s'augmenterait-elle pas encore à nous sentir ce soir si fortement unis dans un espoir commun ? Elle doit inspirer et soutenir notre volonté de défendre contre toute agression le trésor de culture et de civilisation lentement, douloureusement accumulé par nos ancêtres au cours de siècles