Aller au contenu

Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/414

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Sans préjuger si nous pourrons un jour acquérir cette puissance destructrice et épuiser les réserves d’énergie présentes dans la matière, nous pouvons, dans l’hypothèse qui précède, évaluer l’importance et l’énormité de ces réserves. Chaque gramme de matière, quelle que soit sa nature, correspondrait à la présence d’une énergie interne égale à 9 × 1020 ergs, c’est-à-dire équivalente à la chaleur que fournirait la combustion de 3 × 109 grammes ou trois millions de kilogrammes de houille.

Ce résultat, que la matière est inerte et pesante en proportion de l’énergie qu’elle contient, fait que le principe de la conservation de la masse se confond avec celui de l’énergie. Dans un système fermé, qui n’échange pas d’énergie avec l’extérieur, la masse totale se conserve, mais les masses individuelles des diverses portions du système varient dans la mesure des échanges d’énergie qui se produisent entre elles.

La nouvelle dynamique reposerait sur les deux lois fondamentales de conservation de l’énergie et de conservation de l’impulsion ou quantité de mouvement. Ces deux lois ne sont d’ailleurs pas indépendantes : au point de vue du principe de relativité, elles apparaissent comme deux aspects différents d’une loi unique, la conservation de l’impulsion d’Univers.

L’individualité d’une portion de matière ne pourrait plus être caractérisée comme autrefois par sa masse : il la faut chercher maintenant dans le nombre et la structure des éléments, atomes ou molécules, dont elle est formée. Les transmutations auxquelles