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Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/453

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elle est vraie se trouvant définis et supportés par l’éther. Il semble donc, de l’aveu des mécaniciens eux-mêmes, que les notions fondamentales de la mécanique ne peuvent prendre une entière clarté qu’à condition de chercher un point d’appui extérieur et antérieur à la mécanique, dans les notions électromagnétiques par exemple. De plus, on sait qu’après le succès prodigieux de l’hypothèse newtonienne, les physiciens du XVIIIème et du commencement du XIXème siècle conçurent l’espérance de tout représenter d’une manière analogue en concevant partout des centres d’attraction et faisant des notions mécaniques de masses et de forces, considérées comme fondamentales, la base de toute explication scientifique. Les échecs nombreux de cette physique moléculaire, de cette extension de la mécanique en dehors du mouvement de la matière prise en masse, aussi bien dans la représentation des phénomènes d’élasticité par exemple que dans la construction d’un éther lumineux, malgré Fresnel, Stokes, Kelvin et bien d’autres, semblent condamner définitivement les tentatives de ce genre. Les physiciens anglais semblent être les derniers à combattre dans ce sens : l’extrême complexité des représentations, et, comme l’a si bien fait remarquer M. Henri Poincaré, l’indétermination des solutions, si tant est qu’il en existe, semblent devoir lasser les plus courageux. Un grand espoir dans ce sens était né cependant de l’œuvre de Maxwell montrant l’analogie profonde des équations de l’électromagnétisme et de la mécanique ;