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Page:Langevin - La physique depuis vingt ans, 1923.djvu/452

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mouvement du corps K et que ce mouvement soit déterminé par le milieu dans lequel K se trouve. Mais on devrait alors substituer ce milieu sa l’espace absolu de Newton. Newton n’a certainement pas eu cette idée. On peut d’ailleurs montrer sans peine que l’atmosphère n’est pas ce milieu qui détermine le mouvement. On doit alors imaginer un milieu remplissant à peu près tout l’espace et des propriétés duquel nous n’avons aujourd’hui aucune notion suffisante, pas plus que des conditions de mouvement des corps qui s’y trouvent. Un tel état de choses ne serait pas impossible en soi. Les études récentes sur l’hydrodynamique ont montré qu’un corps solide immergé dans un fluide sans frottement n’éprouve de résistance que pour des variations de vitesse. A la vérité, ce résultat est une conséquence du principe de l’inertie, mais on pourrait inversement le regarder comme le fait primitif qui doit servir de point de départ. Ainsi donc, quoique cette représentation ne puisse être actuellement d’aucune utilité pratique, on peut espérer que l’avenir accroîtra notre connaissance de ce milieu hypothétique, et au point de vue scientifique cette conception est d’une valeur infiniment plus grande que l’idée surannée d’un espace absolu. Ce milieu que prévoit M. Mach semble aujourd’hui devoir être fourni par l’éther électromagnétique, différent de la matière et plus simple qu’elle, dont la mécanique ne peut fournir aucune représentation, qui lui est antérieur et dont les propriétés contiennent comme conséquence la loi d’inertie qui cesse d’être fondamentale : les axes par rapport aux-quels