Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/166

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Aucun effet ne suivit ces négociations. Charles mourut l’année d’après, en 740, et Grégoire en 741. Le pape Zacharie essaya même de se rapprocher des Lombards, mais la force des choses devait contraindre l’évêque de Rome à se tourner de nouveau vers les Francs, et l’ambassade de Grégoire marque une des plus grandes dates de l’histoire universelle….

D’après E. LAVISSE, Études sur l’histoire d’Allemagne, dans la Revue des Deux Mondes, 15 décembre 1886, 15 avril 1887.


II. — PÉPIN « LE BREF »


Il semble que la filiation de Pépin [le roi Pépin, Pépin « le Bref »], fils de Charles Martel, n’ait jamais dû s’oublier. Toutefois il n’y a parmi nos chansons que les Lorrains où Charles Martel soit désigné avec exactitude ; ses rapports avec l’Église, des biens de laquelle il s’empare pour subvenir à ses frais de guerre, sont présentés [dans cette chanson] avec une certaine fidélité. Charles Martel étant mort (de blessures reçues dans un grand combat), son fils « Pépinet », encore tout jeune, est couronné grâce à la vigoureuse intervention du Lorrain Hervi. Tout cela est de l’invention pure, mais conserve au moins la tradition authentique en ce qui concerne le père de Pépin. Il n’en est pas de même ailleurs. Jean Bodel, dans sa Chanson des Saisnes, fait de Pépin le fils d’Anseïs…. Ce nom est, en réalité, celui du bisaïeul de notre Pépin, Ansegisus ou Ansegisilus, père de Pépin II, « le Moyen », comme on l’appelle pour le distinguer de son grand-père et de son petit-fils[1]. Dès lors on peut se de-

  1. On sait que les noms de Pépin de Landen et de Pépin d’Héristal ou de Herstal, qui figurent encore dans nos histoires, n’ont aucun fondement historique et ne paraissent pas avoir été inventés avant le XIIIe siècle.