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de la France pendant la première partie du moyen âge, Paris, 1889, in-8º, trad. de l’all.

La littérature relative aux Normands et aux invasions normandes est très abondante dans les pays scandinaves ; mais il n’y a pas encore de bonne histoire générale de ces invasions (on ne se sert plus de celle de G.-B. Depping, Histoire des expéditions maritimes des Normands, Bruxelles, 1844, in-8º). Parmi les monographies : J. Steenstrup, Études préliminaires pour servir à l’histoire des Normands et de leurs invasions, Caen, 1882, in-8º, trad. du danois, extr. du Bull. de la Soc. des Antiquaires de Normandie ; — J. J. Worsaae, La civilisation danoise au temps des Vikings, dans les Mémoires de la Soc. des Ant. du Nord, 1878-79 ; — Prolégomènes à l’édition de Dudon de Saint-Quentin par M. J. Lair, dans les Mémoires de la Soc. des Ant. de Normandie, t. XXIII ; — C. F. Keary, The Vikings in western Christendom, 789-888, London, 1891, in-8º. — Sur l’art scandinave : H. Hildebrand, The industrial arts of Scandinavia in the pagan time, London, 1892, in-8º.


I. — L’ÉVÉNEMENT DE L’AN 800.


Le couronnement de Charlemagne comme empereur d’Occident n’est pas seulement l’événement capital du moyen âge, c’est un de ces très rares événements dont on peut dire que, s’ils n’étaient pas arrivés, l’histoire du monde n’eût pas été la même.

Pendant toute cette sombre période du moyen âge, deux forces luttaient à qui l’emporterait : d’une part, les instincts de division, de désordre, d’anarchie, qui prenaient leur source dans les impulsions sans frein et l’ignorance barbare de la grande masse de l’humanité ; de l’autre, l’aspiration passionnée des meilleurs esprits à l’unité réelle du gouvernement, aspiration dont les ressouvenirs de l’ancien empire romain formaient la base historique et dont le dévouement à une Église visible et universelle était la plus constante expression. La première de ces deux tendances, comme tout le montre, était, du moins en politique, la plus forte ; mais la dernière, servie et stimulée par un génie aussi extraordinaire que celui de Charlemagne, remporta en l’an 800 une victoire dont les fruits ne devaient plus