les grandes initiales, même usage de cadres de couleur sur lesquels se détachent ces lettres. Ces ressemblances se remarquent encore dans l’Évangéliaire de Saint-Vaast d’Arras, type de l’école franco-saxonne du nord de la France. Voilà un premier élément [constitutif de l’art carolingien] dont l’origine est bien certaine. Transporté en Gaule et en Germanie par les colonies monastiques du VIe et du VIIe siècle, l’art anglo-saxon, épuré et raffiné, jouit, grâce à Alcuin et à ses disciples, d’une faveur bien méritée au VIIIe et au IXe.
[Illustration : Page ornée de l’Évangéliaire de Saint-Vaast.]
[Illustration : La Source de vie.
Peinture de l’Évangéliaire de Charlemagne.]
Mais il a à lutter contre un rival puissant, l’art antique. Déjà, on ne saurait le nier, la tradition antique a exercé une réelle influence sur l’art anglo-saxon ; au temps de Charlemagne, il revit en Gaule, et du mélange des deux arts sortira plus tard