Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/274

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Cependant Pierre, ramené de force au camp des croisés, fit convenablement le reste de la campagne. Il fut même employé par les chefs chrétiens pour négocier avec Kerbogha, puis chargé de l’administration du trésor des pauvres de l’armée, sur lesquels il avait gardé peut-être quelque chose de son premier ascendant. Après la prise de Jérusalem, il resta dans cette ville avec les malades, tandis que les hommes valides faisaient contre les Sarrasins la marche qui aboutit à la décisive victoire d’Ascalon. Tel est le dernier renseignement authentique sur le rôle joué par l’Hermite pendant la première croisade et sur son séjour en terre sainte. On peut admettre comme vraisemblable qu’il revint d’Orient vers 1099 ou 1100, en compagnie de pèlerins originaires du pays de Liège. Sur les instances de ses derniers admirateurs, il aurait fondé aux environs de Huy une église et un monastère. C’est là qu’il mourut. Son corps fut transféré en 1242 dans l’église de Neufmoustier.

D’après H. HAGENMEYER, Le vrai et le faux sur Pierre l’Hermite, analyse critique des témoignages historiques relatifs à ce personnage et des légendes auxquelles il a donné lieu, trad. de l’all. par Furcy Raynaud, Paris, 1883, in-8º, à la librairie de la Société bibliographique.

II. — LE PILLAGE DE CONSTANTINOPLE PAR LES CROISÉS DE 1204.


Si l’on n’écoutait que les lamentations de Nicétas sur la seconde prise de Constantinople, la ville impériale, théâtre d’abominations sans égales, aurait vu périr, en 1204, sous les coups de Barbares ignorants, aussi bien tous les chefs-d’œuvre de l’art antique qui s’y trouvaient rassemblés que les plus précieux et