Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/286

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fondations monastiques. Les monuments religieux appartiennent tous à l’école romane, qui, à cette époque, élevait en France les églises de Cluny, de Vézelay, de la Charité-sur-Loire, etc., mais qui, en Syrie, fit, sous l’influence byzantine, surtout quant à l’ornementation, des emprunts à l’antiquité et à l’art arabe. Il en fut de même pour les châteaux forts, dont plusieurs, ceux du Margat, du Krak et de Tortose, par exemple, furent conçus sur des proportions gigantesques, puisque leurs dimensions sont le double de celles des plus vastes châteaux de France : Coucy et Pierrefonds.

Les architectes qui les ont élevés semblent avoir pris pour modèles les forteresses élevées en France, sur les côtes de l’ouest, dans les bassins de la Loire et de la Seine, aux XIe et XIIe siècles, mais ils ont emprunté aux Byzantins la double enceinte, les échauguettes en pierre, d’énormes talus en maçonnerie qui triplent à la base l’épaisseur des murailles, certains ouvrages de défense destinés à remplacer le donjon français. C’est à ce type franco-byzantin qu’appartenaient la plupart des châteaux des Hospitaliers en Syrie.

Les Templiers avaient une autre manière de bâtir, plus analogue à celle des Sarrasins. Les chevaliers teutoniques en avaient aussi une autre : leur principale forteresse, Montfort ou Starkenberg, était un château des bords du Rhin transplanté en Syrie.

Choisissons comme exemple, entre cent, le Krak des Chevaliers, parce qu’il est encore à peu près dans l’état où le laissèrent les chevaliers de Saint-Jean au mois d’avril 1271. A peine quelques créneaux manquent-ils au couronnement des murailles ; à peine quelques voûtes se sont-elles effondrées. L’ensemble a conservé un aspect imposant qui donne au voyageur une bien haute idée de la puissance de l’Ordre qui l’a élevé.

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Sur l’un des sommets dominant le col qui met en communi-