Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/291

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les liens supportant cet ouvrage, qui devait être en charpente[1].

Le sud étant le point le plus vulnérable de la place, c’est là qu’ont été élevés les principaux ouvrages, et c’est surtout dans les tours d’angles et à la tour carrée placée dans l’axe du château (en A) qu’on s’est efforcé de disposer les défenses les plus importantes. Aussi ces tours sont-elles bâties sur des proportions beaucoup plus considérables que les autres, et tous les moyens de résistance s’y trouvent-ils accumulés. Bien que séparée de la seconde enceinte par le fossé B rempli d’eau, cette première ligne en est assez rapprochée pour être sous la protection des ouvrages IJK qui la dominent de façon qu’au moment de l’attaque les défenseurs du réduit pouvaient prendre part au combat.

On pénètre dans le château (en C) par une porte ogivale au-dessus de laquelle se lit, entre deux lions, l’inscription mutilée qu’y fit graver le sultan Malek ed-Daher-Bybars après le siège qui, en 1271, mit le Krak en son pouvoir.

Au nom du Dieu clément et miséricordieux.

La restauration de ce château béni a été ordonnée sous le règne de notre maître le sultan, le roi puissant, le victorieux, le juste, le défenseur de la foi, le guerrier assisté de Dieu, le conquérant favorisé de la victoire, la pierre angulaire du monde et de la religion, le père de la victoire, Bybars l’associé de l’émir des croyants, et cela à la date du jour de mercredi….

Une rampe voûtée, formant galerie en pente assez douce pour être accessible aux cavaliers, commence au vestibule qui occupe la base du saillant C et conduit dans les deux enceintes. Elle présente un système d’obstacles accumulés avec un soin minutieux, très intéressant spécimen de l’art militaire franco-oriental au XIIIe siècle.

Ce sont d’abord deux portes successives, en avant de chacune desquelles se voit un regard circulaire percé dans la voûte et destiné tout à la fois à donner du jour et à permettre aux assiégés

  1. Voyez la restitution, p. 269.