Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/362

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Le vieux souverain avait raison. Pour la première fois, depuis la fondation de la dynastie, on avait vu se former et se grouper autour du prince un personnel de serviteurs intelligents, actifs et dévoués aux institutions monarchiques. Louis le Gros léguait à son fils, en même temps que Suger et Raoul de Vermandois, des clercs expérimentés, déjà au courant des affaires de justice et de finances, et des chevaliers toujours prêts à se ranger sous la bannière du maître. Les grands offices étaient entre les mains de familles paisibles, dont la fidélité et l’obéissance ne faisaient plus doute. La curie, débarrassée des éléments féodaux qui la troublaient, offrait enfin à la royauté l’instrument de pouvoir qui lui avait fait défaut jusqu’ici. On peut dire que le gouvernement capétien était fondé.

A. LUCHAIRE, Louis VI le Gros. Annales de sa vie et de son règne. Paris, A. Picard, 1889, in-8º. Introduction, passim.


II. — GUERRES DE PHILIPPE AUGUSTE.


I. — LE SIÈGE DU CHATEAU GAILLARD.


Bâti par Richard Cœur de Lion, après que ce prince eut reconnu la faute qu’il avait faite, par le traité d’Issoudun, en laissant à Philippe Auguste le Vexin et la ville de Gisors, le château Gaillard, près les Andelys, conserve encore, malgré son état de ruine, l’empreinte du génie militaire du roi anglo-normand. Grâce à l’excellent travail de M. A. Deville[1], chacun peut se rendre un compte exact des circonstances qui déterminèrent

  1. A. Deville. Histoire du château Gaillard et du siège qu’il soutint contre Philippe Auguste en 1203 et en 1204, Rouen, 1849.