Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/366

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certainement les deux tours DD. On observera que l’ouvrage avancé ne communiquait pas avec les dehors, mais seulement avec la basse-cour du château. C’était là une disposition toute normande que nous retrouvons à la Roche-Guyon. La première enceinte E du château, en arrière de l’ouvrage avancé et ne communiquant avec lui que par un pont de bois, contenait les écuries, des communs et la chapelle H ; c’était la basse-cour. Un puits était creusé en F ; sous l’aire de la cour, en G, sont taillées dans le roc de vastes caves, dont le plafond est soutenu par des piliers de réserve ; ces caves prennent jour dans le fossé I du château et communiquent, par deux boyaux creusés dans la craie, avec les dehors. En K s’ouvre la porte du château ; son seuil est élevé de plus de deux mètres au-dessus de la contrescarpe du fossé L. Cette porte est masquée pour l’ennemi qui se serait emparé de la première porte E, et il ne pouvait venir l’attaquer qu’en prêtant le flanc à la courtine IL et le dos à la tour plantée devant cette porte. De plus, du temps de Richard, un ouvrage posé sur un massif réservé dans le roc, au milieu du fossé, couvrait la porte K, qui était encore fermée par une herse, des vantaux et protégée par deux réduits ou postes. Le donjon M s’élevait en face de l’entrée K et l’enfilait. Les appartements du commandant étaient disposés du côté de l’escarpement, en N, c’est-à-dire vers la partie du château où l’on pouvait négliger la défense rapprochée et ouvrir des fenêtres. En P est une poterne de secours, bien masquée et protégée par une forte défense O. Cette poterne ne s’ouvre pas directement sur les dehors, mais sur le chemin de ronde R percé d’une seconde poterne en S qui était la seule entrée du château. Du côté du fleuve, en T, s’étagent des tours et flancs taillés dans le roc et munis de parapets. Une tour V, accolée au rocher, à pic sur ce point, se relie à la muraille X qui barrait le pied de l’escarpement et les rives de la Seine, en se reliant à l’estacade Y destinée à intercepter la navigation. Le grand fossé Z descend jusqu’en bas de l’escarpement et est creusé à main d’homme ; il était destiné à empêcher l’ennemi de filer le long de la rivière, en se masquant à la faveur de la saillie du rocher pour venir rompre la muraille ou mettre le feu à l’estacade. Ce