Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/365

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à la chaîne crayeuse que par une mince langue de terre du côté sud, la forteresse principale fut assise en profitant de toutes les saillies du rocher. En bas de l’escarpement, et enfilée par le château, une estacade F, composée de trois rangées de pieux, vint barrer le cours de la Seine. Cette estacade était en outre protégée par des ouvrages palissadés établis sur le bord de la rive droite et par un mur descendant d’une tour bâtie à mi-côte jusqu’au fleuve ; de plus, en amont, et comme une vedette du côté de la France, un fort fut bâti sur le bord de la Seine en H, et prit le nom de Boutavant. La presqu’île retranchée à la gorge et gardée, il était impossible à une armée ennemie de trouver l’assiette d’un campement sur un terrain raviné, couvert de roches énormes. Le val situé entre les deux Andelys, rempli par les eaux abondantes des ruisseaux, commandé par les fortifications des deux bourgs situés à chacune de ses extrémités, dominé par la forteresse, ne pouvait être occupé, non plus que les rampes des coteaux environnants. Ces dispositions générales prises avec autant d’habileté que de promptitude, Richard apporta tous ses soins à la construction de la forteresse principale qui devait commander l’ensemble des défenses. Placée, comme nous l’avons dit, à l’extrémité d’un promontoire dont les escarpements sont très abrupts, elle n’était accessible que par cette langue de terre qui réunit le plateau extrême à la chaîne crayeuse ; toute l’attention de Richard se porta d’abord de ce côté attaquable.

Voici quelle fut la disposition de ses défenses. En A (fig. 2), en face de la langue de terre qui réunit l’assiette du château à la hauteur voisine, il fit creuser un fossé profond dans le roc vif et bâtit une forte et haute tour dont les parapets atteignaient le niveau du plateau dominant, afin de commander le sommet du coteau. Cette tour fut flanquée de deux autres plus petites B ; les courtines AD vont en dévalant et suivent la pente naturelle du rocher ; la tour A commandait donc tout l’ouvrage avancé ADD. Un second fossé, également creusé dans le roc, sépare cet ouvrage avancé du corps de la place. L’ennemi ne pouvait songer à se loger dans ce second fossé qui était enfilé et dominé par les quatre tours DDCC. Les deux tours CC commandaient