Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/380

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sans Terre ne songea plus qu’à évacuer la Normandie, ce qu’il fit peu de temps après, sans même tenter de garder les autres forteresses qui lui restaient encore en grand nombre dans sa province, tant l’effet moral produit par la prise du château Gaillard fut décisif[1].

E. VIOLLET-LE-DUC, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du onzième au seizième siècle, t. III, Paris, in-8º, A. Morel, 1859.


II. — LA BATAILLE DE BOUVINES.


…L’ennemi avait le droit de compter sur la victoire. Otton, venu cum paucis militibus (une cinquantaine de chevaliers allemands), n’avait sous ses ordres immédiats que quelques milliers d’hommes, cavaliers et fantassins de Lorraine, de Limbourg, de Namur et de Brabant ; mais Salisbury commandait à une trentaine de mille hommes. Quant à la Flandre, sans parler de ses cavaliers de fiefs et de communes, elle « avait versé par les larges portes de ses cités » de Gand, d’Ypres, de Bruges, d’Oudenarde, de Courtrai, etc., une fourmilière énorme de 40 000 fantassins.

Au roi Philippe, la noblesse et les communes du domaine royal, les vassaux de France et leurs communes avaient donné environ 25 000 hommes. Nous allions combattre un contre trois.

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Philippe ne marcha pas sur Valenciennes où l’ennemi l’atten-

  1. Le château Gaillard fut réparé par Philippe Auguste après qu’il s’en fut emparé, et il est à croire qu’il améliora même certaines parties de la défense. Il supprima, ainsi qu’on peut encore aujourd’hui s’en assurer, le massif de roche réservé au milieu du fossé de la dernière enceinte elliptique et supportant le pont, ce massif ayant contribué à la prise de la porte de cette enceinte.