Page:Langlois - Histoire du moyen âge, 1901.djvu/395

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[Illustration : Gautier Bardins, bailli et conseiller du roi au XIIIe siècle, d’après sa pierre tombale. (H. Bordier, Philippe de Remi, sire de Beaumanoir, Paris, 1869, in-8º.)]

exactions de Rome. Le mémoire insiste ensuite, avec autant de véhémence, sur l’avidité personnelle des envoyés pontificaux qui parcourent le royaume, et sur les collations de bénéfices que le Saint-Siège se permet : « Les églises sont appauvries par une foule de provisions et de pensions…. Que le Saint-Siège use de modération ! Que la première de toutes les églises n’abuse pas de sa suprématie pour dépouiller les autres ! Innocent III, Honorius III, Grégoire IX ont distribué autour d’eux beaucoup de prébendes françaises, mais les prédécesseurs d’Innocent IV n’ont pas conféré tous ensemble autant de bénéfices que lui seul pendant les années encore peu nombreuses de son pontificat. Si le prochain pape suivait la même progression, le clergé de France n’aurait plus d’autre ressource que de le fuir ou de le mettre en fuite. Les choses en sont déjà venues à un tel point que les évêques ne peuvent plus pourvoir leurs clercs lettrés, ni les personnes honorables de leurs diocèses, et en cela on porte préjudice au roi, comme à tous les nobles du royaume, dont les fils et les amis étaient jusqu’à présent pourvus dans

    qu’il y a peu de temps encore les rois de France conféraient à leur gré, in camera sua, tous les évêchés du royaume à qui leur plaisait.